Home » Articles » Séminaire de Réflexion sur le Rôle de la Frontière dans l’Histoire de l’Intégration Européenne

Séminaire de Réflexion sur le Rôle de la Frontière dans l’Histoire de l’Intégration Européenne

Chaque promotion du double diplôme de Master Sciences Po Strasbourg/Université catholique de Louvain examine un des trois narratifs européens de la frontière (Europe sans frontières, Europe forteresse, coopération transfrontalière) pendant un séminaire de recherche. Les étudiants présentent leurs communications scientifiques qui seront ensuite discutées pour permettre un échange de vue comparatif et pour leur faciliter la rédaction de leurs articles dont les meilleurs seront repris pour l’édition spéciale de la revue.

Les étudiants du master FRONT disponibles en compagnie de Birte Wassenberg et de Vincent Dujardin après le séminaire.

Le 11 janvier 2023 à l’occasion de la venue de monsieur Dujardin à Strasbourg dans le cadre de son enseignement pour le master « Frontières : coopérations et conflits » (FRONT) a été organisé un séminaire de réflexion sur le rôle de la frontière dans l’histoire de l’intégration européenne, conformément à la tâche T.1.17 de l’Action Plan de la chaire « Narratifs Européens de la Frontière ». Organisé dans les locaux de Sciences Po Strasbourg, ce séminaire a réuni les étudiants du master FRONT, qui ont été invités à présenter leur(s) mémoire(s) conduits les années précédentes. En effet, les étudiants qui sont dans le cadre du double-diplôme avec l’UCLouvain « Master 120 : European Studies » ont dû préparer un court mémoire au cours de leur année précédente à Louvain-la-Neuve. Le but du séminaire est alors de donner un cadre aux étudiants de ce double-diplôme pour qu’ils présentent leur travail à leurs camarades.

La promotion 2022-2023 du master FRONT a cependant quelques particularités qui ont été prises en compte lors de la réalisation de ce séminaire. En effet, seuls 2 des 14 étudiants du master FRONT proviennent de Sciences Po Strasbourg, les autres ayant été sélectionnés pour étudier provenant de l’extérieur. Parmi les 14 étudiants du master FRONT, 2 ont effectué leurs années précédentes à Sciences Po Strasbourg dont 1 a intégré le double-diplôme avec l’UCLouvain, et 2 autres ont rejoint le double-diplôme ayant été sélectionnés par l’UCLouvain. De ce fait, 3 des 14 étudiants de la promotion ont fait un mémoire dans le cadre du double-diplôme et la grande majorité des autres membres du master FRONT ont déjà fait un mémoire puisqu’ayant obtenu un diplôme de Master avant de rejoindre le parcours FRONT. Pour le dire autrement, seule trois personnes du master FRONT n’avaient pas déjà écrit de mémoire. Forts de ce fait, Birte Wassenberg et Vincent Dujardin ont demandé aussi aux autres étudiants du master de présenter leur propre mémoire, puisque, dans une optique pluridisciplinaire, leurs recherches dans des champs parfois éloignés de ce qui est étudié dans le master FRONT et des études européennes ne peuvent qu’enrichir l’horizon des autres étudiants et des professeurs. Le compte rendu retrace par paragraphes les travaux des étudiants qui ont été présentés, précisant également s’ils font partie du double diplôme ou non.

Mégane Duborgel

Mégane Duborgel ne fait pas le double diplôme, elle a intégré le master FRONT de Sciences Po Strasbourg en 2022. Elle a écrit son mémoire de master sur l’impact de la crise ukrainienne sur la neutralité en Europe et plus particulièrement en Suisse. Elle a donc fait un travail de définition des concepts de neutralité (la déclinaison politique du concept et la pratique juridique avenante), les principaux atout à l’échelle nationale (dans l’optique de l’intégration nationale suisse), bilatérale et européenne (avec notamment la fonction économique et la fonction protectrice de la neutralité) et à l’échelle internationale (la question des bons offices et de l’équilibre européen grâce aux pays neutres). Cela suppose alors l’étude des relations internationales et plus particulièrement de la modernisation des conflits mettant à mal le concept de neutralité. Les principes de la neutralité ont ensuite été pris dans le contexte de la guerre en Ukraine. Mégane a privilégié la conduite d’entretiens avec des doctorants dans le domaine. En ce qui concerne la partie sur le contexte, Mégane a utilisé les sources du DFAE (équivalent suisse du Ministère de l’Europe et des Affaires Etrangères) et de la presse courante (qu’elle côtoyais dans le cadre de son stage, qu’elle menait en parallèle de l’écriture de son mémoire). Il ressort de cette étude que la guerre en Ukraine est un moment de bascule dans la politique suisse, sans toutefois entrer en contradiction avec le droit de la neutralité (dans les grandes lignes). La politique de la neutralité de la Suisse est en effet en pleine mutation, notamment autour de la question de la pérennité de cette transformation. Elle a confié qu’elle manquait de recul pour traiter du sujet, d’autant que la crise de la guerre en Ukraine était une période très mouvementée pour toute chancellerie européenne.

Justine Coatmellec

Justine Coatmellec a présenté son mémoire « Les cadres répressifs du régime autoritaire turc face à la mobilisation kurde : la Pétition pour la Paix », qu’elle n’a pas écrit dans le cadre du double-diplôme entre Sciences Po Strasbourg et l’UCLouvain étant donné qu’elle a rejoint le master FRONT en deuxième année directement. Justine a montré comment la répression menée par le régime d’Erdogan vis-à-vis de la mobilisation en faveur des kurdes de Turquie pouvait impacter les acteurs de cette mobilisation. Elle s’est pour cela appuyée sur un exemple concret qui est la Pétition pour la Paix de 2016, signée par plus de 2200 universitaires turcs et étrangers. Elle a mené plusieurs entretiens avec des signataires plus ou moins impliqués dans la mobilisation par cette pétition. Cette dernière dénonce la guerre au Kurdistan turc et la violence employée par le régime turc envers les civils. Son mémoire comprenait dans une première partie à l’histoire de la dynamique autoritaire turque, avant et pendant le mandat d’Erdogan et les réactions civiles qu’elle provoque notamment lors de la guerre en 2015-2016. Dans une seconde partie, Justine s’est penchée sur la Pétition en elle-même en tentant de montrer qu’elle avait dépassé les clichés de la pétition classique, et qu’elle avait eu une portée au-delà de ce que l’on aurait pu espérer d’une pétition tierce. Dans une troisième partie, elle a catégorisé les répertoires d’action répressive du régime au travers les témoignages des personnes avec qui elle s’est entretenue, notamment la répression militaire et policière, la répression professionnelle et administrative, et la répression symbolique et psychologique. Justine a conclu que le gouvernement turc mène toujours une politique très répressive sur le peuple kurde et envers les personnes qui dénoncent ce traitement, ouvrant sur la prochaine élection présidentielle en mai prochain, alors que sa gestion de la situation actuelle lui est fortement reprochée.

Simon Vanlichtervelde

Simon Vanlichtervelde est un étudiant qui a rejoint Sciences Po après le concours commun, et qui a été sélectionné pour partir à Louvain-la-Neuve suivre le double diplôme. Il a choisi pour sujet de mémoire le développement des activités extra-législatives du Comité Européen des Régions (CoR). Cette expression renvoie aux activités que mène le CoR qui ne se trouvent pas dans les articles des traités européens le concernant. Après avoir étudié les ressources de la littérature scientifique sur le sujet, il a listé 5 hypothèses qui pourraient expliquer ce développement. Il s’agit dans un premier temps pour le CoR d’accroître son influence dans le milieu institutionnel européen (alors que le CoR n’est en tant que tel pas reconnu en tant qu’institution européenne). Deuxièmement, le développement des activités extra législatives du Comité Européen des Régions se fait dans une optique multi-niveaux, où le CoR est un instrument pour rapprocher l’Union Européenne des administrations locales et régionales (rendre l’UE plus proche des citoyens européens). La troisième hypothèse concerne les crises successives qu’a traversé l’UE depuis le traité de Lisbonne, qui ont laissé suffisamment de marge de manœuvre au CoR pour renforcer ses activités extra-législatives. Quatrièmement, le CoR semble développer ses activités avec l’assentiment de la Commission et du Parlement Européen (après une phase où l’on pouvait craindre une sorte d’opposition d’ordre bicamérale entre d’une part le CoR se considérant comme le « sénat » de l’UE et le Parlement Européen). La dernière hypothèse concerne la nature de la fonction des membres du CoR, étant donné que tous émanent d’autorités locales et régionales, certaines délégations profiteraient du développement des activités extra-législatives du CoR en opposition des Etats membres de l’UE (comme la Catalogne la Flandre ou la Bavière, qui jouissent d’une relative plus grande autonomie que des régions françaises ou roumaines). Afin de répondre à la problématique et d’infirmer ou confirmer les hypothèses, des entretiens semi-directifs ont été menés, et il en ressort que les hypothèses ne sont pas infirmées, sauf la deuxième. En effet, l’objectif de gouvernance multi-niveau et la volonté de l’UE de se rapprocher des citoyens ne se fait pas directement par rapport aux citoyens au travers du Comité Européen des Régions, mais visant plutôt les membres (élus ou fonctionnaires) des autorités régionales et locales, public cible des activités extra-législatives comme la Semaine Européenne des Régions et des Villes.

Victor Bousquet

Victor Bousquet est un étudiant du double-diplôme entre Sciences Po Strasbourg et l’UCLouvain. Il a choisi de pendre le sujet des politiques financières des banques centrales européennes en relation avec le climat et leurs motivations. En effet, les enjeux climatiques actuels constituent une menace pour le système financier en son ensemble. Trois risques sont à distinguer, d’une part les risques physiques (impacts sur les actifs financiers dus aux catastrophes naturelles directement liées au dérèglement climatique), les risques de responsabilité (liability risks, autrement dit les risques financiers imputables à la demande de compensations de la part des producteurs d’énergies fossiles), et enfin les risques de transition (risques induits par la transition vers une économie plus verte). Les banques centrales se retrouvent devant un choix quant à leur attitude à avoir face à la crise climatique, c’est-à-dire entre le statu quo, ou entre la coordination avec une autorité gouvernementale si celle-ci se manifeste (ces deux choix sont ceux d’une banque centrale respectant ce pour quoi elle a été créée : stick to mandate). Deux autres choix se profilent si une autorité gouvernementale manquait d’agir avec les banques centrales, celles-ci seraient obligées à dépasser leurs mandats. D’une part, les banques centrales pourraient agri en acteur « technocrate » financier en faveur de solutions contre la crise climatique. Si enfin les instances gouvernementales réagissent à cette évolution des banques centrales, cela revient à les repolitiser. Les banques centrales ont des désaccords d’ordre politique entre elles et avec la banque centrale Européenne. Les banques centrales nationales n’expriment pas leur désaccord pendant les délibérations officielles, mais le ont à travers leur positionnement public lors de discours destinés à un public national. La méthodologie que Victor a adoptée consiste alors à prendre les discours (près de 300 au total) de cinq banques centrales, (la BIS, la BdF, la BCE, la DBB et la Nederlandsche Bank), et de les classer selon les discours prononcés selon une taxonomie basée sur les motivations politiques (soit la banque centrale agit de manière promotionnelle ou prudente), les instruments politiques (entre des instruments informationnels, basés sur l’incitation ou sur des politiques instaurant des contrôles quantitatifs directs sur les flux financiers), et sur les autorités exécutrices des politiques (entre une entité politique comme les gouvernements ou déléguées comme les banques centrales). Victor a compilé ces résultats dans un tableau-bilan, puis a mesuré l’évolution de ces discours, observant qu’il y avait un large consensus en faveur des politiques prudentielles et informationnelles (témoignant d’une faible action politique), avec l’exception notable de l’Allemagne qui dépeint de manière négative les politiques promotionnelles (et dans une moindre mesure des politiques basées sur l’incitation), ce qui n’est pas le cas des autres banques centrales prises pour l’étude.

Vincent Dujardin formulant quelques remarques suite à la présentation du mémoire de Victor Bousquet.

Flora Maillard

Flora a souhaité écrire son mémoire de master 2 sur la frontière américano-mexicaine, étant donné qu’elle a passé son année sur le terrain au Mexique. Elle s’est représenté la frontière comme étant marquée par les flux de marchandises et de personnes qui la traversent. Mettant en avant qu’elle a historiquement été témoin du grand nombre de migrants d’origine mexicaine qui tentent de la traverser, elle note qu’il y a un renversement de tendance dernièrement puisqu’aujourd’hui, les migrants traversant la frontière sont majoritairement des pays du Triangle du Nord (Guatemala, Salvador et Honduras). Flora a aussi noté la féminisation des flux migratoires, ainsi que la présence massive de mineurs non-accompagnés et les a présentés comme témoins d’un mouvement collectif, médiatiquement visible depuis l’émergence des caravanes depuis 2018. La pandémie de Covid-19 a accentué la vulnérabilité inhérente des migrants centro-américains. Les entraves sanitaires s’ajoutent aux obstacles d’ordre politique mis en place aussi bien par le gouvernement américain que mexicain. Finalement, Flora a observé la militarisation de la frontière américano-mexicaine et l’émergence de la sécurisation qui ont déterminé les difficultés humanitaires présentes avant la crise sanitaire.

Matéo Le Louër

Matéo Le Louër ne fait pas partie de la cohorte du double-diplôme entre Sciences Po Strasbourg et l’UCLouvain. Il a écrit un mémoire sur l’Armée Populaire de Libération depuis 1996, notamment considérant ses mutations matérielles, stratégiques et les revendications historiques de la République Populaire de Chine, qui s’ancre dès lors dans une course aux armements dans un contexte post-Guerre Froide. Il est parti du constat que la Chine parvenait très facilement à construire des bâtiments militaires de toutes sortes et à se projeter en mer que ce soit pour revendiquer des ZEE ou pour aller en OPEX, et s’est naturellement interrogé sur l’origine de cette capacité de projection de la RPC. Il est remonté jusqu’en 1979 et les 4 modernisations prônées par Deng Xiaoping. Cependant, ce n’est qu’en 1996 lors de la troisième crise de Taiwan que les Chinois réalisent qu’ils ne peuvent rivaliser avec les Etats Unis en cas de conflit ouvert. C’est à partir de ce moment que la RPC a commencé à moderniser son équipement militaire, en achetant notamment à la Fédération de Russie et en intensifiant leurs investissements en recherche et développement. Sa première partie traite donc des étapes de la modernisation, aux discours belliqueux et à l’augmentation constante du budget de la défense. Sa deuxième partie est axée sur les buts de cette modernisation en fonction du théâtre d’opération sur lequel se projette la RPC. Il en distingue trois, à savoir le théâtre intérieur (au Tibet et dans le Turkménistan Oriental), le théâtre extérieur (aux frontières avec l’Inde et dans l’archipel des Spratley et des îles Paracels), et leur capacité en opérations extérieures. Enfin, sa troisième partie interroge la similitude entre la modernisation de l’armée Chinoise et une course aux armements, comparant alors l’Armée Populaire de Libération à l’armée Américaine et à l’armée Russe, dans un contexte international où l’on parle de plus en plus de « Nouvelle Guerre Froide » et qui est héritier des traités de contrôle des armes.

Fiona Bessioud

Fiona Bessioud a écrit un mémoire dans le cadre de ses études précédentes, ne faisant pas partie du double diplôme entre l’UCLouvain et Sciences Po Strasbourg. Elle s’est posé la question de la perception française de l’actualité internationale, et en particulier si elle dépend de l’influence des médias traditionnels. Elle a couvert pour se faire divers médias comme la télévision, la radio ou les journaux papier, dans l’optique de comprendre les facteurs qui font dépendre la perception française de l’actualité internationale. Cette perception s’inscrit dans une médiatisation de l’actualité internationale spécifique et différente de la médiatisation de l’actualité nationale. Le second facteur est le fait que la médiatisation de masse s’inscrit dans le contexte libéral de la culture occidentale et plus particulièrement dans le rapport de consommation que les Français entretiennent avec l’information. Le support fait aussi dépendre la manière dont l’information est perçue. Enfin, elle relève le rôle primordial de la réception personnelle de l’information et de la manière dont elle est interprétée par la population. Fiona distingue en guise de potentiel 5ème facteur l’opinion public, qui diffère du facteur précédent étant donné que l’opinion public est plus général, dans une sorte de congrégation des opinions personnelles à l’échelle de la population. Pour vérifier ses hypothèses, elle a mené un entretien semi-directif, et a structuré son mémoire en trois parties. La première traite des médias traditionnels entre respect et oubli de l’éthique et de la déontologie du journalisme dans la couverture médiatique internationale. La deuxième traite des outils utilisés par les médias traditionnels comme vecteurs d’influence pour la perception française de la situation internationale. Dans sa dernière partie, elle pointe la responsabilité de la population française dans sa propre réception de l’information.

Isa-Marie Ménart

Isa-Marie Ménart, qui vient de l’UCLouvain, n’a pas eu le temps de présenter, tout comme Jeanne Iglicki (mais qui ne vient pas de l’UCLouvain). Isa-Marie a écrit son mémoire sur les migrants piégés au cœur du conflit diplomatique entre l’UE et la Biélorussie, elle a interrogé les raisons de cette instrumentalisation ces migrants par Minsk. Son mémoire a pris la forme d’un article scientifique, elle a de ce fait concentré ses recherches autour de la littérature universitaire sur le sujet. Une première partie, historique, se bornait à remettre la Biélorussie dans le contexte européen, jusqu’à l’arrivée d’Alexandre Loukachenko au pouvoir. Ensuite, elle a étudié la manière dont Minsk s’est emparé de la problématique migratoire, en se penchant plus précisément sur les relations entre la Biélorussie et l’UE. Sa troisième partie, avec l’accord de son directeur de mémoire, s’est consacrée à des réflexions sur le sujet et aux recherches supplémentaires possiblement à effectuer dans le cadre d’un mémoire plus approfondi.

Autres mémoires

Maxime Bovis a fait deux mémoires dans son parcours universitaire. Le premier a été écrit dans le cadre de son parcours en droit, et touche plus en détail les principes de la commande publique, notamment s’il existe la constante d’une conception linéaire en cette matière.

Eddie Rabeyrin, Thierry Chauffour et Amandine Blancquaert n’ont pas fait de mémoire dans le cadre de leurs études. La présentation de tous les mémoires a duré plus longtemps que ce qui était prévu, si bien que ni Jeanne Iglicki ni Isa-Marie Ménart (qui a fait le double-diplôme avec l’UCLouvain) n’ont pu présenter leurs travaux. Etant donné que le séminaire s’est tenu le soir, il a été ensuite convenu que les étudiants du master accompagnent Birte Wassenberg et Vincent Dujardin se restaurer devant une tarte flambée au Brasseur pour un temps d’échange convivial et bon enfant.

Prochains événements