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Conférence Finale du Centre d’Excellence

Le 17 et 18 mars a eu lieu la conférence finale du Centre d’Excellence au château de Pourtalès, elle a marqué la conclusion d’un cycle de recherches et d’échanges sur les dynamiques transfrontalières. À travers des interventions d’experts, des débats et des présentations d’étudiants, la journée a permis de dresser un bilan des actions menées, tout en ouvrant la réflexion sur les défis à venir pour les territoires frontaliers en Europe et au-delà.


Introduction par Birte Wassenberg

Birte Wassenberg, directrice du centre d’excellence franco-allemand Jean Monnet

Birte Wassenberg, directrice du centre d’excellence a ouvert la conférence en revenant sur les différentes initiatives du Centre d’Excellence. Elle a mis en avant le rôle du centre dans l’organisation de séminaires et d’événements académiques visant à approfondir la compréhension des frontières et des dynamiques transfrontalières.

Elle a également annoncé que ces travaux seraient rassemblés dans un ouvrage collectif, qui permettra de conserver et de diffuser les réflexions menées au sein du centre.

Dans le cadre des initiatives du centre, des capsules d’enseignement ont été créées, destinées à faciliter la transmission des connaissances sur les questions transfrontalières. De même qu’un spectacle de Flamenco.

Enfin, elle a évoqué le projet artistique de Laurent Reynes, qui a réalisé une frontière sculptée, symbolisant les différentes dimensions des frontières : à la fois espaces de séparation et de connexion.

Mme Wassenberg a conclu son intervention en mentionnant son souhait de potentiellement s’engager dans un nouveau projet de centre d’excellence, témoignant ainsi de son engagement dans la recherche et la valorisation des études transfrontalières.


Table Ronde : Réflexions sur la Frontière et la Résilience

Introduction et présentation des intervenants

De gauche à droite : Birte Wassenberg (Directrice du centre d’excellence franco-allemand Jean Monnet), William Gasparini, (Spécialiste du sport et titulaire d’une chaire en sociologie du sport), Anne Thévenet (Directrice adjointe de l’Euro-Institut), Michael Frey (Professeur de droit à la Hochschule de Kehl), Jean Peyrony (Directeur de la Mission Opérationnelle Transfrontalière), Bernard Reitel (Professeur de géographie à l’Université d’Artois)

La table ronde a été introduite par Anne Thévenet, qui a invité les différents intervenants à se présenter et à expliquer leur rôle au sein du Centre d’Excellence.

  • William Gasparini, spécialiste du sport et titulaire d’une chaire en sociologie du sport, a expliqué son engagement dans le séminaire consacré au sport et aux dynamiques transfrontalières.
  • Michael Frey, professeur de droit à la Hochschule de Kehl, a apporté une perspective juridique sur la gouvernance des frontières.
  • Jean Peyrony, représentant de la Mission Opérationnelle Transfrontalière (MOT), a détaillé le travail de cet organisme, qui accompagne les autorités publiques dans la gestion des territoires frontaliers. Il a insisté sur le fait que la MOT bénéficie du soutien de plusieurs gouvernements (France, Luxembourg, Italie) et a précisé qu’il se considère davantage comme un technicien que comme un théoricien.
  • Bernard Reitel a partagé son expérience et évoqué un séminaire marquant sur les compétences transfrontalières.

Les frontières : contrôle, séparation et gouvernance

Les discussions ont mis en évidence la complexité des frontières, qui sont à la fois :

  • Des lieux de contrôle, où les autorités régulent la mobilité et les échanges.
  • Des espaces de séparation, où les différences nationales, culturelles et administratives sont visibles.
  • Des zones de distinction, qui posent la question de la gouvernance et des compétences d’intervention : qui est responsable ? Les autorités locales, régionales ou nationales ?

Frontières et résilience : quels défis ?

Les intervenants ont ensuite échangé sur la résilience des territoires transfrontaliers, en se demandant comment ces espaces peuvent s’adapter aux crises et aux transformations géopolitiques.

  • Michael Frey a posé la question : nos frontières sont-elles résilientes ? Comment renforcer la mobilité transfrontalière malgré les crises et les restrictions ?
  • William Gasparini a répondu en soulignant qu’un territoire transfrontalier résilient doit être capable de surmonter les crises en s’appuyant sur une culture commune partagée par les habitants des deux côtés de la frontière.
  • Jean Peyrony a insisté sur un point souvent sous-estimé : la plupart des citoyens ne comprennent pas pleinement la notion de frontière, alors que beaucoup vivent dans des familles transfrontalières et se déplacent régulièrement entre les pays.

Un échange a ensuite eu lieu entre les participants et les intervenants, mettant en lumière les multiples facettes de la gouvernance transfrontalière.

Vous pouvez retrouver les échanges ici


Intervention de Harald Leibrecht : Un Monde en Mutation

Harald Leibrecht, Directeur de la CEPA Foundation

Harald Leibrecht a ouvert son intervention en dressant un constat géopolitique préoccupant.

  • La Russie est de plus en plus isolée, ce qui modifie profondément les échanges internationaux.
  • L’alliance entre l’Europe et les États-Unis s’affaiblit, ce qui fragilise les relations transatlantiques.
  • Les frontières européennes sont devenues plus vulnérables, que ce soit à l’Est ou à l’Ouest, ce qui pose un défi majeur en matière de sécurité.

Il a insisté sur la nécessité pour l’Europe de prendre en charge sa propre défense et sa sécurité, en construisant une stratégie autonome. Vous pouvez retrouver leurs interventions ici


Keynote : La Gouvernance Multi-Niveaux des Frontières

De gauche à droite : Isabel Pont (Professeure à l’Université autonome de Barcelone), Martine Camiade (Professeure à l’Institut Franco-catalan Transfrontalier), Josep-Maria De Dios (Professeur à l’Université autonome de Barcelone)

L’une des interventions clés a porté sur la gouvernance des frontières européennes.

  • Traditionnellement, la compétence internationale relève des États.
  • Toutefois, les niveaux infra-étatiques (régions, municipalités, institutions locales) ont développé des coopérations directes.
  • Cette gouvernance à plusieurs niveaux devient essentielle pour assurer la stabilité et la résilience des territoires transfrontaliers.

Études de Cas et Témoignages

L’espace catalan transfrontalier

  • Martine Camiade a expliqué les défis spécifiques de cette région, notamment les problèmes de trafic.
  • Elle a souligné l’importance de la coopération entre les douanes françaises et espagnoles pour lutter contre ces trafics.
  • Elle a mis en avant l’hôpital transfrontalier de Cerdagne, unique en son genre, comme un exemple de coopération réussie.

Accès à l’information et gouvernance

  • Isabel Pont a insisté sur l’importance de l’accès à l’information pour faciliter la coopération transfrontalière.

Travaux des Étudiants

Les étudiants ont présenté des études comparatives sur différents sujets :

Étude des dynamiques frontalières en Allemagne, au Vietnam et en Corée.
Analyse de l’Alsace : une région où se mêlent les cultures française et allemande.
Étude de la frontière en Irlande du Nord, marquée par des tensions historiques et contemporaines.

World Café : Discussions Thématiques

Les participants ont été répartis en petits groupes pour discuter des grandes questions de la résilience en Europe :

  1. Résilience face aux défis migratoires
    • La gestion des contrôles aux frontières en interne dans l’UE.
    • L’exemple du Danemark, qui privilégie ses citoyens nationaux.
  2. Résilience face au “rebordering”
    • Cas hypothétique du retour de l’Écosse dans l’UE.
    • Effets de la fermeture des frontières pendant le Covid-19.
  3. L’identité culturelle comme facteur de résilience
    • Comparaison entre les États-Unis et l’Europe.
    • Importance de la connaissance des autres cultures.
  4. L’UE face au risque de désintégration
    • Importance d’une communication accrue entre les États membres.
    • L’impact des scandales politiques sur la stabilité européenne.

Conclusion

La conférence s’est terminée sur un appel à renforcer la coopération transfrontalière, à mieux comprendre les frontières et à développer des stratégies de résilience pour assurer la stabilité et l’intégration européenne.

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