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Castle talks : Resilience in times of crisis – Borderlands as zones of common laws ?

Du 13 au 15 novembre, se sont réunis lors de castle talks au château de Pourtalès des experts de différents pays comme le Canada, l’Allemagne, les Etats-Unis, la Hongrie ou encore la Pologne. La norme aurait voulu que ces étrangers n’aient aucun point commun. Ce n’est pourtant pas le cas.

Quelle a été le fil conducteur qui a conduit leur action ? Ce sont les frontières. Plus précisément ici les échanges entre les zones frontalières et les problèmes qui peuvent parfois en découler dans un contexte d’ouverture des échanges et des frontières.

Ainsi, des intervenants de tous bords, mais également des étudiants de différents pays ont pu échanger et donner leur vision de ce qu’est la frontière sur le sujet des frontières en temps de crise et la notion de résilience face à cette crise.

Beaucoup de points ont été abordés comme la construction avec l’autre, les échanges entre les infrastructures, la communication entre les pays à différents échelons et aussi ce qu’il manquait, parfois trop, dans les relations entre deux pays.

Cet échange a néanmoins été fructueux puisqu’il en est ressorti des idées nouvelles et des pistes de résolution, de solution à des problématiques à travers des échanges complexes et à la fois si simples.

Lundi 13 novembre 2023

De gauche à droite Frédérique Berrod, Emmanuel Brunet-Jailly, Laurie Trautman, Birte Wassenberg et Anne Thévenet

À l’occasion de cette introduction, la directrice du centre (Birte Wassenberg) ainsi que la directrice adjointe (Frédérique Berrod) remercient tous les participants au castle talks. Elles entament une présentation de la journée et des différents points qui seront abordés, la présentation du programme de mardi 14 novembre avec le webinaire. Frédérique Berrod nous apporte une rétrospective des deux dernières années avec la guerre en Ukraine et le conflit qui se tient à Gaza ainsi que la nécessité pour nos dirigeants de travailler ensemble à la sécurité de nos frontières extérieures.

Puis s’ensuit une keynote de Emmanuel Brunet-Jailly abordant l’idée d’une loi commune. Nous pouvons penser qu’il existe un territoire entre deux pays. Dans ce cadre, doit-on prévoir un aspect légal au niveau des régions ou à un autre niveau ? Il prend l’exemple du centre de coopération policière et douanière franco-suisse. Quel est le niveau légal le plus plausible pour administrer chaque côté de la frontière. Les deux acteurs clés restent les états.

Emmanuel cite Charles de Vischer. Charles de Vischer nous dit que le premier acteur et le principal est toujours l’état. Est-ce qu’on fixe un territoire et on en fait l’unique exception ? Pour certains problèmes, chaque côté de la frontière aurait des solutions qui seraient meilleures. Il est important de prendre en compte ce que les instances locales peuvent proposer comme solution, car elles sont les plus à même de comprendre les problématiques à la frontière et également les résoudre.

S’il n’existe aucune agence pour gérer ce genre de problématique comment les états doivent-ils faire ?

L’un des sujets qui revient est d’avoir une approche normative avec une homogénéité sur tout le territoire de l’union. Il ne peut y avoir une seule approche, il faut prendre en compte les différentes singularités de chaque partenaire. Chaque idée est utile pour construire une coopération transfrontalière.

Laurie Trautman nous parle de l’exemple des états-unis avec Cascadia une organisation qui se concentre sur la coopération transfrontalière. C’est un partenariat public/privé. Il nous faut construire une coopération transfrontalière sur tous les problèmes qui peuvent surgir entre plusieurs pays à la frontière. La pandémie a par exemple augmenté les challenges à la frontière. De nouveaux modèles de gouvernance entre les pays à la frontière doivent être trouvés pour permettre non seulement la circulation des marchandises mais également des biens.

Geraldine Bachoue Pedrouzo met l’accent sur l’importance de la possibilité d’avoir confiance en un partenaire, mais surtout de vouloir lui faire confiance. Pour gérer la crise et établir un contrôle à la frontière il y a énormément à faire. Certains états ont rétabli des contrôles à la frontière.  De plus, après la crise tous les contrôles n’ont pas été enlevés certains sont encore en place. Cela découle d’une possibilité de nouvelles crises. La commission appelle à une meilleure coordination entre les états. Quelle région doit être considérée comme transfrontalière ? Pourquoi ne pas parler de territoire fonctionnel. Selon les états, la définition d’une région et d’une coopération transfrontalière ne sera pas la même. Il faut également penser aux relations sociales qui lient les différents côtés de la frontière.

Michael Frey nous demande quels sont les outils classiques pour surmonter le transfert de souveraineté. On peut penser au réseau de train entre Turin et Lyon. Il y a ces cas classiques de solutions. Il y a également des solutions modernes. On peut penser aux études d’impact sur la coopération. L’énergie est une des solutions modernes par exemple à la frontière franco-allemande en utilisant les méthodes de coopération sur le Rhin. Dans ce cadre, il faut aussi penser aux infrastructures. La coopération n’est pas seulement sur quelques années, mais sur des dizaines. Ce qu’il manque souvent est une standardisation avec l’appui des politiques.

Jean Peyrony débute en se focalisant sur les dimensions notamment économiques et fonctionnelles. Il est important de considérer les dimensions en tant qu’acteur économique, en tant qu’utilisateur des services transfrontaliers, comme citoyens, comme individus informés, individus inspirés et comme individus connectés.

Les frontières qui sont censées protéger sont aussi violentes envers les étrangers. Les contrôles aux frontières n’ont pas vraiment d’intérêts sous couvert d’un contrôle. Nous demandons aux autorités nationales de reconnaître les zones transfrontalières. De reconnaitre que des gens vivent dans des bassins de vie transfrontaliers. Nous avons des perspectives européennes. Nous pouvons également mentionner le traité de fonctionnement de l’Union.

Il est important d’avoir une vision du narratif sur les frontières, mais aussi du narratif de l’Europe. Le mode de gouvernance à plusieurs niveaux de Hooghe et Marks. Il ne s’agit pas de choisir entre l’un et l’autre des modes de gouvernance, mais de les garder tous.

Vous pouvez retrouver leurs travaux ci-après :

Mardi 14 novembre

Introduction de Harald Leibrecht

Harald Leibrecht, Directeur de la CEPA Foundation

Nous fait part de son inquiétude pour la mise en place de règles plus strictes à la frontière. Lorsque la France n’a que 7 frontières avec d’autres pays l’Allemagne en a 9. Il nous fait part de son expérience de la guerre froide. Comment l’Europe se protègera en cas de conflits. Bâtira-t-elle une forteresse ? Aura-t-elle besoin d’une armée européenne ?

Border borderlines avec Bernard Reitel et Birte Wassenberg

Bernard Reitel ainsi que Birte Wassenberg

C’est l’approche classique des frontières. La frontière a été définie différemment, ce n’est pas uniquement une ligne. Mais un amas de différents éléments. Nous avons deux vues opposées des frontières. Comme une limite de souveraineté. Avec la guerre en Ukraine, on parle encore plus de front.

Sur une carte, une frontière est une ligne. Mais la ligne n’est rien sans les structures autour. Depuis le 11 septembre l’image de la guerre à la frontière est devenue très importante dans les médias. La dernière idée se concentre sur l’idée d’une frontière maritime. Grâce à la technologie actuelle, la frontière peut être délimitée avec précision. Aujourd’hui encore il y a des disputes à la frontière même en Europe avec la Grèce et la Turquie.

Aujourd’hui, les régions transfrontalières ont des asymétries de droits, de taxes. Il n’y a pas que des flux et des liens, il y a aussi la création d’infrastructures transfrontalières. On peut citer des assurances santé de part et d’autre de la frontière qui permettent aux transfrontaliers de se faire soigner ou assurer des deux côtés.

L’exemple de la Malaisie et de l’Indonésie qui créent des zones de partage de ressources à la frontière est cité. Le problème est que la Chine essaie d’utiliser ces zones.

Vous pouvez retrouver les travaux de Bernard Reitel ci-après :

De gauche à droite : Michael Frey, Christian Wille, Julia Dittel, Bernard Reitel, Birte Wassenberg

Michael Frey nous dit qu’en tant que professeur de droit sa vision première de la frontière se base sur la loi. Il nous parle de la volonté de projet transfrontalier bloqué comme un système de santé en commun à la frontière. Quand on monte d’un cran, on a le niveau national. Ce qui crée des problèmes de législation et des problèmes administratifs. Toute l’administration est fait au niveau régional alors que les décisions se prennent au niveau fédéral. L’euro district lui est à un niveau local. Même s’il aimerait agir, ce qui lui manque est la compétence. Dans le marché unique ce qui leur manque est la compétence. De son point de vue, nous sommes bloqués parce qu’il manque la compétence parce que l’administratif est géré à un autre niveau. Nous sommes bloqués parce que les moteurs de l’Europe sont eux-mêmes bloqués.

Bernard Reitel

La ligne est la forme de tension entre deux pays. Il prend un exemple avec le traité de Arren. Il faut prendre en compte la perspective à long terme. Ont-ils des liens étroits ou non ? Grâce à cette approche nos sommes plus à même de comprendre s’ils seront plus enclins à coopérer. En ce sens, ils tendent plus ou moins à se tourner le dos ou pas.

Julia Dittel nous dit que ce n’est pas impossible de ne pas croire en la frontière. Les crises s’influencent entre elles. C’est également une opportunité pour les sociétés d’évoluer de changer et de devenir meilleure. Les acteurs ont aussi joué un rôle formel et informel durant la pandémie. Il y a ce challenge de devoir considérer toutes les échelles. Le covid nous a montré à certains degrés que certains challenges peuvent apparaître.

Christian Wille aborde son discours avec le point de vue de la contestation de la barriérisation durant le covid. A la frontière germano-polonaise, on a pu voir durant le covid des affiches disant « on se reverra bientôt » signe de l’amitié de part et d’autre de la frontière. La libre circulation des personnes est la clé qui doit être protégée.

Groupe des étudiants de Sciences Po Strasbourg

Groupe des étudiants de la CEPA foundation

Vous pouvez retrouver leur travail ci-après :

Groupe des étudiants de l’université de Wroclaw et d’Opole

Vous pouvez retrouver leur travail ci-après :

Groupe des étudiants de la faculté de droit de Strasbourg

Vous pouvez retrouver leur travail ci-après :

Cette journée s’est terminée avec un discours de la vice-présidente de l’université franco-allemande

Frédérique Berrod vice présidente des finances de l’université de Strasbourg et Eva-Martha Eckkrammer vice-présidente de l’université franco-allemande

Son discours a insisté sur la relation entre la France et l’Allemagne sur le fait que ce n’est pas pour rien que l’on parle du moteur franco-allemand.

Mercredi 15 novembre

De gauche à droite : Matéo Le Louer, Anna Shostak, Claude Beaupré, Birte Wassenberg, Julia Dittel

Julia Dittel nous dit que lorsque l’on parle de coopération transfrontalière. Les restrictions à la frontière durant la pandémie étaient très difficiles. Les étudiants en traversant peuvent en apprendre sur les différentes cultures. C’est la clé d’une relation transfrontalière.

Anna Shostak nous a présenté ses travaux sur les mobilités transfrontalières. Le projet « Open place » a été conduit durant ses études. On constate différentes facettes de la résilience.

Claude Beaupre nous propose une visite de la frontière. Elle nous parle de l’exception de l’immigration au Canada. On parle d’immigration et non pas uniquement de migration. Il reste une intégration assez significative de l’immigration. Le Canada est multiculturel. Depuis 1995, n’importe quel individu au Canada est protégé constitutionnellement. Il y avait un certain nombre de souci avec les droits sur l’immigration.

Quand on en vient à la problématique humanitaire. Le Canada est protégé par de l’eau et partage une frontière avec les États-Unis. Chaque arrivée de migrants est vu comme une crise puisque les canadiens ne sont pas habitués à avoir de l’immigration.

Matéo Le Louer a beaucoup travaillé sur la frontière soudanaise. Le soudan est un sujet très important en Afrique. Il fait partie des nouveaux pays du monde. Il y a une certaine intangibilité des frontières en Afrique.

Les soudanais à la période Mahdist ont décidé d’utiliser la religion pour faire face à la présence ottomane. Le territoire Mahdist correspond à l’actuel sud du soudan. En 1896, les britanniques décident de coloniser le territoire mahdist. Ils ont décidé de couper le soudan en deux et de créer des écoles au nord. Cependant, au sud ils ont décidé de ne rien faire.

Le but était de créer un grand état d’Afrique de l’Est chrétien. À la conférence du Caire en 1964, ils ont décidé de ne pas toucher aux frontières. Le second point a été la découverte de pétrole dans un coin autonome, ils ont réclamé ce pétrole en faisant primer la nation.

Vous pouvez retrouver leurs travaux ci-après :

Est ensuite venu le tour des professeurs de donner leur point de vue sur la résilience.

De gauche à droite : Peter Balogh, Wojciech Opiola, Frédérique Berrod, Elzbieta Opilowska

Elzbieta Opilowska a débuté par une énumération de ses recherches et de ses publications. Comment cette crise a impacté les relations transfrontalières. Ce qui a formé les relations est la migration.  La propagande communiste a été utilisée pour justifier de prendre ce territoire allemand. Une image est montrée de deux mains qui croisent la frontière, mais pour autant n’arrive pas à communiquer ensemble.

On parle de résilience comme un cadre de travail politique. L’anticipation, l’adaptation et la réaction sont des formes de résilience. La pensée sur la coopération a été changée avec la pandémie. Cela dépend d’où l’on est. Les français et les allemands coopéraient à différents niveaux durant cette pandémie. Il peut y avoir des divergences dans les politiques de part et d’autres de la frontière, dans les structures. Dans différentes régions, il peut y avoir d’autres manières de faire qui ne collent pas entre elles.

Wojciech Opiol nous dit que le sujet est le marché transfrontalier. Il nous montre en exemple une ligne sur un graphique si la ligne droite est une condition normale, parfois la situation se dégrade avec l’exemple d’une ligne qui perd de sa croissance. Après la crise, la ligne peut revenir à un état normal de croissance. Grâce aux trois étapes après la crise, la communauté est capable de revenir à ses fondamentaux de croissance.

La Pologne semble être résiliente puisque durant la pandémie (2021) le nombre de transfrontaliers était supérieur à lorsque le virus n’était pas encore là. Du côté français et luxembourgeois, le nombre s’est également accru. Quand en majorité les transfrontaliers français et luxembourgeois étaient employés des deux côtés de la frontière. Comment interpréter ces chiffres ?

En terme d’emploi le district de Powiats en Pologne s’est affaissé durant la pandémie qu’avant.

Peter Balogh parle de la théorie de la place centrale. La distance physique importe beaucoup moins aujourd’hui que durant l’époque. Parallèle entre la race de chien pomeriana et la ville de pommern à la frontière germano-polonaise. Il nous dit que quand il a commencé ce projet il essayait de s’éloigner des places centrales.

Des tensions ont pu être observées dans Vorpommern avec de la propagande concernant l’immigration. D’autres l’ont bien accueillie. Les résultats qu’il a pu obtenir mettent l’accent sur le sentiment qu’ont les gens de ne pas avoir l’impression de traverser la frontière lorsqu’ils passent d’un pays à l’autre en ce qui concerne les polonais.

Ils terminent avec des témoignages de deux côtés de la frontière sur les relations qui peuvent être entretenues depuis l’ouverture des frontières. Certaines sont mauvaises d’autres sont bonnes.

Vous pouvez retrouver leurs travaux ci-après :

À la suite de ces présentations a eu lieu une table ronde avec la participation de Soeren Bollmann, Michael Grosser, Catherine Haguenau-Moizard et Anne Thévenet qui ont pu nous partager leur expérience de la frontière.

De gauche à droite : Soeren Bollmann, Michael Grosser, Catherine Haguenau-Moizard, Anne Thévenet

Michael Grosser a travaillé en tant qu’avocat, il a ensuite effectué des services civiques. Il parle de son expérience dans son centre transfrontalier qui gérait cela depuis internet. De son expérience avec les milliers d’appels qu’il a reçus. Exemple d’un événement où allemands et français participaient à une réunion ensemble. Où les allemands parlaient tout le temps alors que les français restaient stoïques. Les allemands en concluaient que les français étaient d’accord puisqu’ils ne disaient rien.

Parallèle de la coopération frontalière comme celle d’un mariage dans lequel parfois on est d’accord parce que le sujet ne nous intéresse pas.

Soeren Bollmann a donné une vision très personnelle de sa vision des frontières en parlant du fait qu’il est allemand, que sa femme est polonaise, mais qu’ils se sont rencontrés en France.

En juin 2021 ils ont organisé une réunion avec des partenaires étrangers pour être prêts et faciliter les communications. S’il était possible d’obtenir des financements pour être prêt à pouvoir réagir de manière appropriée en cas de nouvelles crises aux frontières.

L’attitude et la critique jouent un rôle important. Le fait de critiquer l’autre n’empêche pas la possibilité de le respecter. Le plus important est d’apprendre à coopérer.

Anne Thévenet parle des similarités des mots qui ne veulent pas dire la même chose lorsqu’ils sont traduits, de « faux amis ». De son expérience avec des enfants. Cela fait 25 ans qu’elle travaille dans la coopération transfrontalière. Les gens bougent, changent de place et sont remplacés. Cependant, les gens ont la possibilité de faire connaissance.

Comment les problèmes budgétaires sont gérés de part et d’autre de la frontière. Les gens ont à expliquer par exemple dans les administrations le processus de décision qui peut être parfois très long.

Présentation des étudiants de la faculté de droit de l’université de Strasbourg

Vous pouvez retrouver leur travail ci-après :

Présentation des étudiants Sciences Po

Vous pouvez retrouver leur travail ci-après :

Présentation des étudiants de l’université d’opole

Vous pouvez retrouver leur travail ci-après :

Présentation des étudiants de la Cepa foundation

Vous pouvez retrouver leur travail ci-après :

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